Notre bon système de santé pêche sur la prévention

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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Bonne nouvelle : nous, Français, bénéficions d’une espérance de vie à la naissance bien plus élevée que la plupart des 34 autres pays membres de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) qui comprend principalement les nations développées d’Europe, d’Amérique du Nord ainsi que le Japon, la Corée et l’Australie. Nous pouvons espérer vivre jusqu’à 82,4 ans contre 80,6 ans en moyenne. Le Japon occupe la première place avec une espérance de vie de 83,9 ans, suivi par l’Espagne et la Suisse (83 ans), indique l’édition 2017 du « Panorama de la santé  » publié par l’OCDE le 10 novembre.
 
Mais des écarts importants persistent entre hommes et femmes. Alors que l’espérance de vie des femmes en France est la 3e plus longue après le Japon et l’Espagne (un peu plus de 85 ans), celle des hommes est sensiblement moins élevée : 79 ans environ. Pourquoi un tel écart ? Le manque de prévention dans notre système de soins est en grande partie à l’origine de ce décalage. Le tabagisme, la consommation nocive d’alcool et l’accroissement de l’obésité sont mis à l’index par l’organisation. « En Belgique, en Autriche et en France, le nombre de litres consommés par habitant est considérablement supérieur à la moyenne de l’OCDE », note ainsi le rapport. Chaque Français boit l’équivalent de 133 bouteilles de vin par an (12 litres d’alcool pur) quand la consommation moyenne dans l’OCDE s’établit autour de 100 (9 litres d’alcool pur). Quant au tabac, 22 % des Français de plus de 15 ans fument, contre 18 % dans la moyenne de l’OCDE. Et près d’un jeune de 15 ans sur cinq fume au moins une fois par semaine en France (19 %, contre 12 %). Et si le nombre de personnes en surpoids dans notre pays reste modéré – il est inférieur à la moyenne de l’OCDE : 49 % des plus de 15 ans contre 54 % –, le manque régulier d’activité physique des adolescents français, particulièrement des garçons, est mis en exergue (dans les trois derniers pays avec l’Italie et la Suisse).

Reste à charge de 7 %

Autre point noir : la vaccination. « Le taux de vaccination des enfants contre la rougeole en France est parmi les plus faibles des pays de l’OCDE », relève le rapport. « En 2015, 9 % des enfants âgés d’un an en France n’étaient pas vaccinés contre la rougeole, contre seulement 5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. » Le taux de vaccination des enfants contre l’hépatite B est également « particulièrement faible », poursuit l’OCDE : avec 83 % des enfants d’un an vaccinés (94 en moyenne dans les pays de l’OCDE), la France se classe avant-dernière, devant le Mexique. Malgré tout, notre système de santé, s’il est très coûteux, reste globalement efficient aux yeux de l’OCDE grâce à la large couverture financière procurée par l’Assurance maladie et les complémentaires santé. De ce fait, les dépenses restant à la charge des patients en France sont « les plus faibles parmi les pays de l’OCDE ». Elles « ne représentent que 7 % des dépenses totales de santé », taux le plus faible des 35 pays étudiés, alors même qu’elles s’élèvent à 23 % en dentaire. Un taux proche de la moyenne des pays de l’OCDE (20 %) dans l’ensemble desquels la couverture des traitements dentaires est généralement faible. « De ce fait, les soins dentaires occupent une place substantielle dans les dépenses totales des ménages », note le rapport. En Espagne, en Norvège et en Estonie, ce chiffre atteint 30 % ou plus.

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